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CE QU'ON ATTEND DE MOI - VINCENT GUÉDON

Un homme fait le récit d'une prise d'otage. Il ne s'agit pas d'une banque. C'est une agence pour l'emploi. Un matin, armé d'une fausse arme, il entre dans l'agence et prend en otage ses employés, son directeur. Que veut-t-il ?
De l'argent ? Du travail ? Non. Il veut prendre la parole.
Haletante. L'écriture de Vincent Guédon est tenace. Une tirade percutante à la manière d'un coup de poing, un monologue qui tord et gifle pour mieux produire le son du cri, et fait entendre, au loin, le tapage des Hommes qui meurent de ne plus savoir qui être, quoi être, comment être...

Entre dramaturgie et fait divers, l'écrivain s'empare du réel, de l'accident de parcours et de la chute, et lentement, érige l'effondrement.

Vincent Guédon est né à Château-Gontier en Mayenne, et vit à Paris. Comédien, issu du Théâtre National de Bretagne, il travaille avec plusieurs metteurs en scène. Vincent Guédon collabore au journal L'Impossible, dirigé par Michel Butel. Ce qu'on attend de moi est son premier roman.

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LE MONDE ME QUITTE - VINCENT GUÉDON

Il y avait une route bien tracée devant lui. Rien ne semblait devoir altérer sa trajectoire. Et puis quelque chose est arrivé qui a tout changé. Une guêpe l'a piqué, et quand il s'est regardé dans le miroir il n'était déjà plus le même. Dans Le monde me quitte, l'incertain protagoniste Frank dit ce bouleversement, sa nouvelle existence. Il parle, il parle trop. C'est le récit qui parle. Frank rêvait de solitude et de silence, et le voilà maintenant affublé d'un compagnon tout aussi incertain. Il n'est plus seul. C'est sans doute qu'il avait besoin de quelqu'un pour faire ce qu'il s'était donné à faire : se retirer, peut-être, enfin, du monde.

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BATTRE ROGER
BENJAMIN LIMONET & ALEXANDRE LABRUFFE


Espoir déchu du tennis hexagonal, Niland est au crépuscule de sa piètre carrière. Acariâtre, détestable, paranoïaque, dopé, macho, cultivant la mauvaise foi comme il multiplie les mauvais choix, Niland joue sa vie sur ce qui pourrait bien être son dernier match à Acapulco, au Mexique, dans un tournoi de seconde zone.
Peut-être parviendra-t-il à conjurer cet étrange attrait du raté, et à découvrir de quoi son désenchantement est le nom.
À l'heure de la France qui gagne et de la lassante glorification du vainqueur, ce court roman sonne comme un éloge du loser, un hommage à la France qui perd : un contre-pied à la culture de la gagne.

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L'ENFANT SALE - MICHEL ALBERTINI

A travers le personnage d'un enfant se dessinent les affres d'une séparation, un récit qui au fil des pages diffuse des effluves nauséabondes. Livré à lui-même, le gamin s'enterre dans une désaffection de sa propre personne, une haine de soi participant néanmoins à l'édification d'un être, à la découverte d'un monde.
Ce dernier roman de Michel Albertini questionne, dérange, puis finalement bouleverse. Il est indirectement question ici d'institutions, de parentalité et du rapport au monde. Avec, en filigrane, la question que Michel Albertini se pose constamment : Pourquoi ?


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HARO SUR LA DOXA
DAVID BERNASCONI


"Peut-être ne sommes-nous que les joueurs un peu trop innocents d'une partie de dupes ; un jeu de construction dans lequel nous n'aurions rien à gagner ni d'autre utilité que de participer à l'élaboration d'un édifice gigantesque de miroirs, ne nous renvoyant que notre propre image de petits artisans aliénés, condamnés à rester en bas et à l'extérieur. (...) Un édifice dont la construction nous tue à petit feu et dont la finalité nous condamne assurément." Haro sur la Doxa est une tentative multiple : mettre en lumière les mystifications, lever les tabous et accorder une valeur juste aux mots. La démocratie, l'idée de développement, la mondialisation et la construction européenne trouvent ici un autre cadre de définition, à l'aune d'une pensée non soumise au discours dominant.

Géographe et agro-économiste de formation, David Bernasconi livre son premier essai.

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LA GAUCHE ET L'OUBLI DE LA QUESTION DÉMOCRATIQUE
MANUEL CERVERA-MARZAL


Manuel Cervera-Marzal interroge et pousse la gauche dans ses derniers retranchements : le concept démocratique. L'hypothèse de l'oubli est ici la thèse retenue face à une gauche si peu encline à défendre et raviver la notion même de démocratie. Renonçant à l'idée selon laquelle la tenue régulière d'élections garantit à elle seule l'existence d'un régime démocratique, Manuel Cervera-Marzal propose un développement en trois axes : La démocratie peut-elle se limiter à la representativité et qu'en est-il de la démocratie directe ? Puis, la démocratie n'est-elle qu'un régime politique ou désigne-t-elle, plus largement, un ensemble de pratiques et d'institutions sociales ? Enfin, l'auteur lie démocratie et désobéissance : la démocratie est-elle seulement un ordre politique et social donné ou n'inclut-elle pas aussi la puissance instituante qui vient désordonner ?

Manuel Cervera-Marzal est chercheur en science politique. Auteur d'une thèse sur la désobéissance civile.

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RÉVOLUTION NOUS !
ALAIN JUGNON


Révolutions nous ! D'un Rimbaud l'autre Ce livret travaille contre "l'horrible cercle" qui nous fait tourner en rond sous la lumière aveuglante du spectacle et du rien. Cette alerte est deleuzienne car elle date déjà du vingt-et-unième siècle. Il faut, Comme Gilles Deleuze en 1973, dire "merde à tout (le) théàtre mortifère, imaginaire ou symbolique". Il faut demander "rien d'autre qu'un peu de vraie relation avec le dehors, un peu de réalité réelle". Il faut réclamer "le droit d'une légèreté et d'une incompétence radicales" et puis annoncer en entrant dans le cercle : ça sent mauvais chez nous, "ça sent la grande mort et le petit moi". Contre cela, il y a le bon jour.

Auteur de plusieurs essais, Alain Jugnon est écrivain et philosophe.

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LE PROGRES SOCIAL - Quoi de neuf depuis la Tour Eiffel ?
MARIE-CHRISTINE BUREAU


De la notion de progrès social de la fin du XIXe siècle à la crise de l'État social, Marie-Christine Bureau dissèque l'évolution des efforts humains pour améliorer le sort commun, au fil des décennies. La perte de légitimité des forteresses institutionnelles conduit certains observateurs à annoncer la fin de l'histoire et une crise des institutions, suscitant une recherche pragmatique de progrès, ici et maintenant. Dans un contexte de bouleversements à l'échelle planétaire (économiques, sociaux, culturels), le présent ouvrage invite à s'emparer de la question d'une nouvelle manière : comment penser ce qui surgit, ce qui émerge dans un monde bouleversé, sans perdre de vue le lien social ?

Marie-Christine Bureau est sociologue au Lise-Cnam- Cnrs. Ses travaux portent sur les reconfigurations de l'Etat social mais aussi sur les frontières du salariat et les espaces d'innovation ouverte. Elle est co-auteur de plusieurs ouvrages.

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LES TRAVAILLEURS DE LA CULTURE EN LUTTE
IRÈNE PEREIRA


Cet ouvrage s'adresse à tous ceux - militants, salariés du secteur de la culture et citoyens curieux - qui souhaitent mieux appréhender les transformations dans le secteur de la culture, les luttes syndicales et les mutations actuelles de l'État et du Capitalisme.
À partir d'une étude empirique, basée sur des entretiens et des observations participantes, cet ouvrage propose un panorama des évolutions et des problèmes qui se posent actuellement dans le secteur de la culture en France : éditions, médias d'information, exploitation cinématographique, conservation du patrimoine, spectacle vivant.
Irène Pereira expose les actions menées par des syndicalistes particulièrement autour du problème de la précarité ou contre la Révision générale des politiques publiques (RGPP). L'ouvrage propose en outre une réflexion sur la place du syndicalisme par rapport au capitalisme et à l'État.

Irène Pereira est chercheuse en sociologie et en philosophie